ADAMS, Henri — Lettres des Mers du Sud

ADAMS, Henri — Lettres des Mers du Sud

15.00

H. Adams (traduction de E. de Chazeaux)

Publication de la Société des Océanistes n°34, 1974

Description

En 1890, l’historien américain Henry Adams, dilettante fortuné en quête de cieux nouveaux, entreprend de visiter le Pacifique avec son ami, le peintre John La Farge. Il voyage un peu à la manière de Chateaubriand ou de Byron. Et comme cet aristocrate archi‐cultivé prend plaisir à vivre au milieu de l’aristocratie « sauvage », à Tahiti, aux îles Hawaii, à Samoa et à Fidji, et qu’il sait voir et raconter, sa correspondance est passionnante.

 Malgré la parution ininterrompue de livres, d’articles et d’études sur Tahiti depuis sa découverte – pour la bibliographie qu’il prépare, le Père O’Reilly compte déjà plus de 10 000 fiches Le projet d’une traduction des lettres écrites par Henry Adams lors de son voyage dans les Mers du Sud remonte à presque dix ans. Au cours d’une réunion de la Société des Océanistes, son animateur, le père O’Reilly, m’avait tendu un volume de lettres publiées aux U.S.A. par Ford. « J’ai trouvé un jour, me dit-il, ce livre chez un bouquiniste de San Francisco, en 1934, et j’ai été séduit. Depuis 30 ans, je cherche en vain un traducteur qui ferait connaître ce recueil au public français. Il a déjà, sans succès, passé en quelques mains… Vous savez bien l’anglais et vous aimez Tahiti… Serais-je plus heureux avec vous ?… J’espère »… J’acceptai… Sans imaginer la place qu’Adams allait prendre dans ma vie.

Rentrée chez moi, j’ouvris le volume à la date du 6 février 1891, date de l’arrivée d’Henry Adams et de son ami John La Farge à Tahiti ; les pages qui suivaient offraient pour moi d’autant plus d’attrait que je revenais d’un séjour de deux ans dans cette île. Française de 1960, je fus d’emblée intéressée par les impressions de cet Américain de 1890. Son talent de narrateur, son intelligence des situations, la finesse de ses observations notées d’une plume alerte et mordante, m’accrochèrent d’emblée.

Les ouvrages dignes de foi qui nous donnent une description exacte et détaillée de l’ancienne société tahitienne sont très peu nombreux. Les récits de Banks, Cook et Commerson et les rapports des divers membres des trois expéditions espagnoles entre 1772 et 1776 nous fournissent bien sûr des renseignements souvent très précis sur les vêtements, les armes, les outils, les habitations et sur d’autres aspects limités de la culture matérielle des Tahitiens.

Cependant les préjugés et l’optique européenne de ces trois chroniqueurs les rendaient souvent incapables, malgré leur bonne volonté, de bien comprendre les coutumes tahitiennes. Ce qui nous manque surtout ce sont des descriptions de leurs propres cultures et histoire faites, sans intermédiaire, par des savants et historiens tahitiens, sur le modèle, par exemple, des Hawaiian Antiquities de Malo. Même les petits atolls des Tuamotu ont été mieux servis puisqu’il existe parmi les nombreux documents recueillis par les ethnologues du Bishop Muséum dans cet archipel, entre 1929 et 1934, au moins une douzaine de manuscrits de ce genre. Il se peut qu’à Tahiti aussi des individus aux ambitions littéraires aient entrepris la même tâche, après avoir appris à écrire au début du siècle dernier. Mais, quoi qu’il en soit, il n’a été préservé jusqu’à nos jours qu’une seule œuvre d’un auteur tahitien, à savoir les Mémoires d’Arii Taimai, présentée ici ; encore n’a-t-elle malheureusement pas tout à fait la même authenticité et originalité que les écrits comparables des autres archipels polynésiens. Ceci n’empêche pas ces Mémoires – qui contiennent principalement des légendes, des chants et des généalogies des tribus des Teva – d’être, pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire et à l’ethnologie tahitiennes, une source d’une valeur inestimable.

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