Cinéma des océanistes – Les étoiles de l’aurore – Te feti’a taiao ‘averau – 4 octobre 2025 à 15h30

La Société des Océanistes a le plaisir de vous informer de la prochaine séance du Cinéma des Océanistes, prévue le 4 octobre 2025 à 15h30, dans la Salle de cinéma du Musée du Quai Branly Jacques Chirac. Voir également la page de l’événement sur le site du musée.

Nous vous proposons une projection et une rencontre autour de la poésie océanienne. Celle-ci commencera par la projection du documentaire Les étoiles de l’aurore – Te feti’a taiao ‘averau sur la grande poétesse tahitienne Flora Aurima Devatine. Elle se poursuivra par la présentation de l’ouvrage de Craig Santos Perez, J’ai quelque chose de dangereux à déclarer (éditions Bruno Doucey, 2025, voir la page du livre sur le site de l’éditeur), puis par une discussion avec le public.

Le film

Synopsis

Poétesse, penseuse visionnaire et oratrice tahitienne, Flora Aurima Devatine est une personnalité rayonnante et une voix majeure de l’Océanie. Le documentaire Les étoiles de l’aurore – Te feti’a taiao ‘averau met pour la première fois en lumière sa vie, son parcours, son engagement pour la littérature et la culture, et transmet son message d’espoir et d’encouragement aux jeunes générations.

L’histoire commence au Fenua ‘Aihere, où Flora Aurima Devatine a passé son enfance, entre le village de Tautira et le début du Pari. Dans ce lieu qui a ancré sa vision du monde dans sa culture polynésienne, elle a appris à accorder autant d’importance à ce qui est au-delà de l’horizon qu’à ce qui se trouve à ses côtés. Le film donne à voir en filigrane une perspective inédite de l’histoire de la Polynésie tout en retraçant l’histoire familiale de la poétesse, notamment ses liens avec Tautira et Papara, l’héritage oral de sa famille, ses rencontres avec les orateurs dès la fin des années 1960 et la création du Fare Vāna’a-Académie tahitienne. Il offre un détour par la Haute-Loire, autre lieu d’inspiration de la poétesse, et présente une réflexion sur l’avenir de la Polynésie. 

Intervenants

  • Flora Aurima Devatine est une poétesse et oratrice tahitienne, membre fondateur du Fare Vāna’a-Académie tahitienne depuis 1972. Lauréate du Prix Heredia de l’Académie française en 2017, elle a publié Humeurs (Polytram, 1980), Tergiversations et Rêveries de l’Ecriture Orale – Te Pahu a Hono’ura (Au Vent des îles, 1998), Au vent de la piroguière – Tifaifai (Éditions Bruno Doucey, 2016), et Maruao, les ailes de l’infini : Poèmes et essais bilingues (Littéramā’ohi, 2022). En 2002, elle a fondé avec six auteurs la revue littéraire polynésienne Littéramā’ohi.
     
  • Jean-Daniel Tokainiua Devatine est un enseignant, chercheur en sciences humaines et artiste pluri média impliqué dans le développement des arts visuels et des formations artistiques en Polynésie. Depuis plus de 15 ans, les projets qu’il mène ou auxquels il participe relève d’une volonté de revitaliser et d’enraciner les patrimoines culturels océaniens à travers la pratique des arts visuels et plus récemment le cinéma autochtone. Son travail s’inscrit tantôt à une échelle institutionnelle, tantôt non institutionnelle, toujours de manière communautaire et/ou associative.
     
  • Estelle Castro-Koshy travaille avec Flora Aurima Devatine depuis 2006. Elle est codirectrice et chercheuse du programme de recherche OSPAPIK à l’Université de Bretagne Occidentale et Adjunct Principal Research Fellow à la James Cook University. Elle publie en 2025 chez Actes Sud Un firmament d’histoires : la littérature aborigène et îlienne du détroit de Torres comprenant une anthologie trilingue de poésie autochtone australienne traduite en français avec Philippe Guerre et en langue des signes française par Anthony Guyon et Marie Lamothe.
     
  • Jesse Plessis est un compositeur et pianiste canadien/métis. Il s’est représenté au Canada, en Europe et aux États-Unis ; ses compositions ont été commandées et jouées à travers le Canada par de célèbres solistes, groupes de musique de chambre et orchestres, et diffusées par Radio Canada. Il possède un doctorat en interprétation pianistique obtenu à l’Université de Montréal, financé par les Fonds Denis Angers. Il réalise actuellement un second doctorat en composition musicale à l’Université McGill, grâce à la bourse d’excellence Schulich.

L’ouvrage

Présentation

La fonte des glaces et les marées noires. Les feux de forêt et les derniers ours polaires. Les hommes et les femmes qui prennent la mer pour échapper au pire. Les vies et les espaces menacés, violentés, décimés par l’espèce humaine. Mais, envers et contre tout, la volonté d’inventer un autre monde et de protéger le vivant. Qu’il fustige la politique états-unienne ou qu’il porte la voix des populations autochtones, Craig Santos Perez met les mots debout dans la page, détourne les poèmes classiques, les transforme tour à tour en comptines satiriques, invocations ou textes à trous pour dénoncer les multiples dérives de notre société mondialisée. Avec lucidité, mais non sans humour, l’auteur nous livre un texte éco-poétique radicalement empathique. Un recueil essentiel, qui nous rappelle que « l’amour est notre instinct océanique le plus primaire. »

Auteur

Né en 1980, Craig Santos Perez est un poète chamoru de l’île de Guåhan (Guam), un territoire non incorporé des États-Unis situé au nord-ouest du Pacifique. Après un doctorat à Berkeley, il a été professeur d’université. Il a reçu de nombreux prix, dont le National Book Award. À travers l’ensemble de son travail, il ouvre des espaces pour faire entendre les voix autochtones des îles du Pacifique.

Traduction

Ouvrage bilingue anglais (États-Unis) et français. Traduit de l’anglais par Sarah Bennour, Alexandre Descamps, Ludivine Grégoire, Philippe Guerre, Thomas Méline, Célia Michenaud, Alfred O’Brien, Orlane Puchalski et Elise Roué, sous la direction d’Estelle Castro-Koshy & Jean-Yves Le Disez. Postface d’Estelle Castro-Koshy