21 mai 2015 – Conférence d’Eddy Banaré

L’invention d’un symbole : les évocations littéraires d’Ataï

Une conférence d’Eddy Banaré, Membre associé du CNEP (Centre des Nouvelles Études du Pacifique, E.A 4242) Université de la Nouvelle-Calédonie.

Résumé

L’espace public français contemporain a découvert le chef de la grande révolte kanak de 1878 à travers le processus de restitution de sa tête à son clan en Nouvelle-Calédonie au début des années 2000. Cette demande de restitution achevée en septembre 2014 s’inscrivait dans le prolongement de l’Accord de Nouméa signé en 1998.

Le cas d’Ataï est non-seulement représentatif d’un lien problématique à l’histoire coloniale, mais surtout de la construction des rapports entre les peuples colonisés et la puissance colonisatrice. En Nouvelle-Calédonie, la figure d’Ataï est réapparue avec force dès la fin des années 1960 dans les discours des premiers militants politiques kanak. Ces discours sont le prolongement d’une littérature à double affluent – l’un colonial, l’autre kanak – dont les liens et les dynamiques doivent également être décrits en ce qu’ils ont également participé à création d’un imaginaire politique. L’objet de cette conférence est de saisir les transferts et réappropriations qui ont pu s’opérer entre les écritures coloniales et la création littéraire contemporaine.

 


26 mars 2015 – Conférence de Emmanuelle Crane

Violence faite aux femmes en Polynésie Française : introduction de la justice restaurative comme alternative « au tout carcéral

Une conférence de Emmanuelle Crane, Chargée de cours au CELSA/Sorbonne Paris IV département d’histoire et science de la communication.

Résumé

Alors que la justice restaurative peine à s’épanouir en France, la Polynésie française de par sa spécificité culturelle et historique, semble être un hameau (lieu privilégié) pour introduire la justice restaurative. Pourtant, malgré ses promesses scientifiquement démontrées, la justice restaurative a rencontré de nombreuses résistances dans le système judiciaire français. Elle s’adresse directement aux victimes, aux auteurs d’infractions graves et à leurs proches. Cette présentation se propose d’explorer quelles autres alternatives sont disponibles dans la prévention et sanction d’auteurs quant aux violences faites aux femmes en Polynésie française. Au-delà des mécanismes institutionnels « importés » de la métropole et de statuer des infractions pénales surtout en ce qui concerne les violences sexuelles, la justice restaurative peut combler le fossé culturel entre les cultures française et polynésienne. Le système actuel peut être comblé/ remplacé par l’introduction de la justice autochtone telle qu’il est vécu en Nouvelle-Zélande ou au Canad

 


26 février 2015 – Conférence de Stéphanie Leclerc-Caffarel

Les collections fidjiennes anciennes, indices des échanges entre Fidjiens et Occidentaux (1774-1854)

Une conférence de Stéphanie Leclerc-Caffarel (Musée du quai Branly / Fiji Museum)

Résumé

En Occident, les collections historiques que nous appelons « ethnographiques » sont souvent décrites comme le produit d’intentions uniquement européennes (ou américaines) — classées par « collecteurs », identifiées selon leurs institutions d’accueil successives. Dans le cas des îles Fidji, la plupart des collections anciennes sont effectivement conservées en Europe, aux États-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Mes recherches sur ces collections, antérieures à1855, prouvent néanmoins l’importance voire la prépondérance des motivations autochtones dans leur circulation. À travers plusieurs études de cas, mes travaux ont montré qu’il convenait de considérer les pièces fidjiennes anciennes avant tout comme des objets d’échanges. C’est à ce titre qu’ils se révèlent des sources inégalées dans l’étude du « contact » entre les Fidjiens et les Euro-Américains, moins partielles que les documents écrits (archives, récits de voyages) dont le point de vue n’est qu’occidental. Cette conférence prendra en compte quatre types de partenaires d’échange pour les Fidjiens entre 1774 et 1854 : les explorateurs de la fin du XVIIIe siècle, les marchands de bois de santal et d’holothuries, les explorateurs cartographes des années 1820-1840 et les missionnaires.

 


15 janvier 2015. Visite-conférence de Magali Melandri

L’éclat des ombres. L’art en noir et blanc des îles Salomon

Une visite-conférence de Magali Mélandri, responsable des collections Océanie, musée du quai Branly

Résumé

Composé de quelques neuf cent îles et îlots, l’archipel mélanésien des Salomon, dans l’océan Pacifique sud abrite une multitude de tendances culturelles héritée des peuplements papous, austronésiens et polynésiens échelonnés sur 29 000 ans. Écho de ces vagues migratoires passées, les 550 000 habitants du pays parlent aujourd’hui quatre-vingt langues différentes. Cette mer d’îles est l’une des plus anciennes découvertes des explorateurs du Pacifique.

Les arts des îles Salomon condensent des dispositifs visuels reposant sur l’usage récurrent des valeurs maximum de la gamme chromatique : le maximum du clair – le blanc -, du sombre – le noir -, et du coloré – le rouge. Quels que soient les matériaux employés (fibres végétales, plumes, coquillages, corail, écaille de tortue, ivoire) ou la technique mobilisée (sculpture, dessin, peinture, tressage), l’effet recherché semble toujours le même : produire du contraste pour révéler un éclat.

La Société des Océanistes vous propose de visiter l’exposition « L’éclat des Ombres » selon ce fil conducteur thématique.

Le jeudi 15 janvier 2015 de 18h à 20h

Rendez-vous au point d’accueil des groupes, dans le hall d’entrée du musée du quai du Branly.