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n°47: La Nouvelle-Calédonie
à la croisée des chemins G. David, D. Guillaud & P. Pillon.Paris, 1999,
Prix: 130 F; 19,82 € Cet ouvrage se veut un bilan de l'action entreprise par l'Etat français dans le cadre du rééquilibrage prôné par les accords de Matignon. L'inégalité entre les ethnies au plan de la scolarisation, du partage du domaine foncier, des équipements, du développement et de l'accès aux services et aux emplois a motivé, au terme d'une crise grave dans les années quatre-vingt, toute une série de mesures afin de promouvoir une répartition plus équitable des ressources, des chances et des pouvoirs entre Kanaks et Européens. Des premières opérations de rééquilibrage avant la lettre que représente la réforme foncière, jusqu'aux applications les plus récentes des accords de Matignon, sont ici explorés les divers domaines de l'économie, de la démographie, du foncier, du champ urbain et de la politique en Nouvelle-Calédonie. |
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Avant-propos
Les Accords de Matignon, signés en 1988, ramènent un apaisement relatif après la période de violences et de troubles, voisine de la guerre civile, qu'a connue la Nouvelle-Calédonie. Leur signature réunit autour du Premier ministre les délégations des deux principales formations politiques du Territoire, le Front de libération nationale kanak et socialiste et le Rassemblement pour la Calédonie dans la République; ces deux formations s'entendent sur un projet de loi instaurant la tenue d'un référendum qui permettra aux populations concernées de se prononcer pour ou contre le maintien du territoire dans la République française. L'exposé des motifs de ce projet de loi est essentiellement structuré autour de la notion de rééquilibrage en faveur de la communauté mélanésienne, "première victime des déséquilibres issus de la colonisation". Il définit les nouvelles conditions d'une cohabitation ethnique qui, dans les faits, sera testée durant une période transitoire de dix ans; celle-ci s'est conclue avec la signature, le 5 mai 1998, des Accords de Nouméa. Le rééquilibrage prôné par les Accords de Matignon s'exprime notamment au travers de politiques de formation, d'aménagement et de développement dont l'objet est de rattraper l'important retard de la communauté mélanésienne en matière de qualifications professionnelles, d'emploi et d'accès aux services publics. C'est dans cette optique qu'en 1989 est créé, au Centre ORSTOM de Nouméa, un laboratoire consacré aux "Analyses et synthèses régionales" en Nouvelle-Calédonie, dont la vocation est double: assurer l'encadrement et la promotion de stagiaires mélanésiens dans l'optique de la formation de cadres locaux prévue par le Territoire, œuvrer au suivi des dynamiques sociales, géographiques et économiques locales. Les connaissances ainsi acquises devraient permettre d'éclairer les processus de développement et d'aménagement qui sont à promouvoir ou se redessine avec les Accords de Nouméa l'avenir institutionnel du territoire.
Introduction 1 - G. DAVID, D. GUILLAUD, P. PILLON: La loi du nombre Les enjeux de la démographie
Panorama de l'agriculture à Koumac 10 - J.-B. HERRENSCHMIDT: Le "développement" dans les
îles Loyauté, 1990-1994: cinq ans d'assimilation
12 - G. DAVID, P. PILLON: Élevage bovin mélanésien
et politiques de développement
Les prémices de la ville: utopies et hygiène 14 - M. NAEPELS: Mobilité et urbanisation kanak: l'exemple du
pays ajië
16 - A. CHANTERAUD: Les nakamals de Nouméa 17 - D. DUSSY: L'habitat océanien spontané à Nouméa
Les auteurs ayant participé à cet ouvrage ont, pour la
plupart, fait partie d'une équipe de recherche intitulée
"Analyses et synthèses régionales" qui a été
établie au Centre ORSTOM de Nouméa de 1989 à 1994.
L'équipe s'était constituée autour du double objectif
de fournir des analyses s'inscrivant dans le cadre des rééquilibrages
territoriaux prônés par les Accords de Matignon et de la
formation d'étudiants ; l'opération Quatre cents cadres
a permis qu'un certain nombre d'entre eux soient originaires du territoire
de Nouvelle-Calédonie. Les autres contributions émanent
de chercheurs ORSTOM en poste dans le Pacifique sud et d'étudiants
de 3ème cycle ayant été accueillis par le laboratoire
des Sciences humaines du Centre ORSTOM de Nouméa. Gilles BLANCHET, économiste Orstom ayant passé plusieurs années en affectation en Polynésie française et en Australie, a plus particulièrement travaillé sur la Polynésie française et sur l'aide au développement dans le Pacifique sud. Anne-Sophie CARNUCCINI a passé un DEA de géographie à l'Université de Caen en 1994 et travaille actuellement sur l'industrie minière en Nouvelle-Calédonie dans le cadre d'une thèse. Annabel CHANTERAUD a passé un DEA de sciences sociales à l'Université française du Pacifique en 1994 sur la consommation du kava à Nouméa, achève en 1998 une thèse de géographie à l'Université de Paris IV sur le kava dans le Pacifique sud-ouest. Agnès DALLOZ a passé un DESS de sciences sociales sur le foncier à Poya en 1989. Jusqu'en 1995, elle a travaillé à la Province des îles. Gilbert DAVID, géographe Orstom affecté au -Centre ORSTOM de Nouméa de 1991 à 1996, a plus particulièrement travaillé sur les questions de développement au Vanuatu et en Nouvelle-Calédonie. Valérie DERRUELLE a passé en 1988 un DEA de géographie à l'Université Paris 1 sur les rapatriés du Vanuatu en Nouvelle-Calédonie. De 1989 à 1992, elle s'est consacrée à l'étude des minorités ethniques en Nouvelle-Calédonie. Dorothée DUSSY a passé en 1993 un DEA de sciences sociales à l'École des Hautes études en sciences sociales sur la ville de Nouméa. Achève en 1998 une thèse sur l'histoire, les pratiques et les enjeux de la ville. Jean-Brice HERRENSCHMIDT a passé en 1994 un DEA de géographie à l'Université de Nanterre sur le développement dans les îles Loyauté ; prépare une thèse de géographie culturelle à l'Université de Paris IV sur les relations entre contrôle foncier et développement aux îles Loyauté et au Vanuatu. Dominique GUILLAUD, géographe Orstom affectée au Centre ORSTOM de Nouméa de 1993 à 1997; a plus particulièrement travaillé sur les systèmes de production en Nouvelle-Calédonie. Louis MAPOU a passé un DEA de géographie à l'Université de Bordeaux III en 1991 sur les questions foncières dans la commune de Yaté, thématique qu'il a étendue par la suite au sud de la Nouvelle-Calédonie; travaille à l'ADRAF depuis 1994. Michel NAEPELS, chercheur au CNRS, a passé une thèse d'anthropologie à l'École des Hautes études en sciences sociales sur les conflits fonciers à Houaïlou en 1996. Patrick PILLON, sociologue Orstom affecté à plusieurs reprises au Centre ORSTOM de Nouméa entre 1980 et 1995; a plus particulièrement travaillé sur des questions d'anthropologie sociale et de développement en milieu rural mélanésien de Nouvelle-Calédonie. François SODTER, géographe Orstom affecté durant de nombreuses années au Centre ORSTOM de Polynésie française, puis, de 1990 à 1994, au Centre de Nouméa; a plus particulièrement travaillé sur des questions de démographie historique, d'évolution démographique et de migration dans les îles françaises du Pacifique sud. Hélène SPECQ a passé un diplôme d'ingénieur agronome à l'Institut national d'agronomie de Paris-Grignon en 1994, réalisant à cette occasion un bilan agro-économique des systèmes d'exploitation agricole dans la région de Koumac. Maryline WAGINO a passé un DEA de géographie à Bordeaux III en 1991; elle enseigne depuis l'histoire et la géographie à Lifou. Charles WASHETINE a passé un DEA de sociologie de l'éducation à l'Université de Bordeaux III en 1991 relatif au parcours scolaire des bacheliers mélanésiens. Il travaille actuellement à la Province des îles. |